Avec le Pape, prier pour une fraternité qui traverse les frontières religieuses

4 janvier 2021

En janvier, le pape interpelle ceux qui se réclament d’une religion pour la construction d’ une fraternité ouverte à tous. Prions donc le Seigneur pour qu’il nous donne la grâce de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions.

L’intention de ce mois est construite sur l’affirmation que ceux qui appartiennent à d’autres religions sont des frères et des sœurs.
L’Europe reste marquée par l’expansion arabe aux VIIe – VIIIe siècles et par ce que l’histoire a appelé « guerres de religions » et qui a pu instrumentaliser l’opposition entre catholiques et protestants au XVIe siècle. Si pour certains, la différence religieuse ne semble pas un obstacle à la rencontre, pour d’autres elle l’est et il y a un travail à réaliser sur soi pour le dépasser. Aujourd’hui le terrorisme, sous couvert de raisons religieuses fallacieuses peut dissuader de s’y mettre. Ne pas le faire, c’est donner raison à la peur ancestrale qui conduit à la recherche de la disparition de l’autre considéré comme un danger pour sa propre survie ; les exemples ne manquent pas dans l’histoire. Le pape l’affirme : « Il n’y a pas d’alternative : soit nous construisons l’avenir ensemble, soit il n’y aura pas d’avenir [1]. » 

Pour construire une fraternité ouverte à tous, le pape interpelle ceux qui se réclament d’une religion. Chaque religion professe avec ses propres mots que Dieu est bonté, pardon, miséricorde. Et pourtant les Écritures chrétiennes se réjouissent quand les ennemis sont anéantis. Le Christ, dans le don de sa vie sur la croix, guérit notre œil qui voit si souvent dans le prochain un ennemi. L’ennemi est tapi à l’intérieur de chacun. Ce n’est pas sans raison que l’on parle d’une violence aveugle. Si Dieu est Dieu, il conduit sur le chemin de cette guérison intérieure, illumination qui ne fait pas de ses enfants des naïfs dont le comportement provocateur relancerait la violence. Seule la grâce de Dieu conduit sur ce chemin que nul ne peut imaginer ni mettre en programme. La grâce est que des femmes et des hommes se lèvent, vivants d’une vie qu’ils donnent à la manière dont Dieu la donne.

« Les religions [sont] au service de la fraternité dans le monde [2]. » dit le Pape François. Ce service ne s’accomplit pas par contrainte ou par menace de mort, mais par contagion progressive de la joie qu’elle procure. Cette joie trace son chemin dans la violence du monde. Elle passe au feu de l’épreuve qui en vérifie la valeur et la pureté. Oui, à l’aube de cette année nouvelle, “prions pour que cette grâce nous soit donnée de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions, en priant les uns pour les autres, ouverts à tous” et que cette grêce se communique à tous.

P. Daniel Régent sj, directeur France

Réseau Mondial de Prière du Pape

[1]Visite du pape à Abou Dhabi le lundi 4 février 2019​​​

[2] Pape François « Fratelli tutti » titre du chapitre 8

Dans le cadre de sa réflexion sur la fraternité universelle et à la fin de sa lettre Encyclique “Fratelli tutti” , le Pape François nous offre les mots de sa prière pour tous les hommes de bonne volonté. 

Qu’avec cette prière, en ces premiers jours de l’année, nous prions les uns pour les autres en frères et sœurs pour une belle et bonne année ! 

Seigneur et Père de l’humanité,
toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité,
insuffle en nos cœurs un esprit fraternel.
Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix.
Aide-nous à créer des sociétés plus saines
et un monde plus digne,
sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres.

Que notre cœur s’ouvre
à tous les peuples et nations de la terre,
pour reconnaître le bien et la beauté
que tu as semés en chacun
pour forger des liens d’unité, des projets communs,
des espérances partagées. Amen !